Étrangement, il existe un jeu du chat et de la souris entre le commerce et le service comptable. Voire même une légende urbaine (j’exagère ? Peut-être…. pas)
Depuis que je suis dans la vie active, j’ai toujours constaté qu’il existait deux langages au sein d’une même entreprise : le commerce et la comptabilité.
D’un côté, on pense business, on suit le chiffre d’affaires, on regarde la marge, etc.
Et de l’autre, on analyse la solvabilité, on bloque des comptes et on relance des impayés…
Bref, écrit comme ça, c’est pas engageant, c’est pas vendeur, deux mondes que tout oppose quoi !
Et pourtant, non !
C’est même plutôt deux mondes qui travaillent ensemble. Si en lisant ces lignes ce n’est pas le cas, il est peut-être temps de voir les choses différemment.
C’est vrai que lorsqu’un commercial envoie une demande de solvabilité d’un prospect parce que c’est un gros potentiel, parce qu’il faut absolument qu’il travaille avec votre société et non avec la concurrence, il espère qu’on lui réponde dans la foulée.
Si ce n’est pas le cas, d’ailleurs, il vous appelle dans les 5 secondes qui suivent pour vous dire qu’il vous a fait un mail (j’en vois qui sourient, ça me rassure de savoir que je ne suis pas la seule à l’avoir vécu…).
Sauf qu’analyser une entreprise, interroger les assurances-crédits, et retranscrire les informations dans un langage moins technique ne se fait pas en 2 secondes. C’est rapide quand tout va bien.
Mais lorsqu’on refuse d’ouvrir un compte client, ce n’est pas pour embêter le commercial en question. Principalement, cela est dû à une défaillance ou potentielle défaillance du prospect/client.
Faire du business demande à analyser la prise de risque à travailler avec une autre entreprise.
Si celle-ci ne vous règle pas dans les temps au détriment de votre trésorerie, voire ne vous paie jamais, où est l’intérêt dites-moi ?
Nos deux services, nos deux mondes se rejoignent car nous œuvrons à la pérennité de l’entreprise, d’un côté le chiffre d’affaires et de l’autre sa trésorerie.
Lorsque j’ai commencé à travailler, on qualifiait assez souvent le ou la comptable de non-commercial, comme figé dans ses process et idées préconçues. C’est pas faux, il en existe encore aujourd’hui, mais ils se font rares je vous rassure.
De même pour les commerciaux à qui on attribue assez facilement la palme pour vendre à tout prix et à n’importe qui, je vous dirais aussi qu’il en existe, mais sont en voie d’extinction.
La plupart des sociétés ont compris l’intérêt de faire travailler main dans la main et faire correspondre ces deux services pour y apporter le meilleur. Avant il existait la direction commerciale et la direction financière. Dorénavant, il y a le Crédit Manager qui relie ces deux pôles.
En effet, le service comptable sait qu’il peut se reposer sur le commerce, car les commerciaux sont les yeux, les oreilles, le ressenti terrain de la « santé » d’un prospect-client. Il en va de même pour le commerce qui a compris l’intérêt du garde-fou qu’est le service comptable.
Chacun a son rôle à jouer et a besoin de l’autre pour que l’entreprise perdure dans le temps.
Si vous pensez toujours que le commerce et la comptabilité ne peuvent s’entendre, il est peut-être temps qu’on se rencontre.